Considérant, pour la deuxième année consécutive, la campagne de publicité de Ferrero sur les Champs-Elysées dans le cadre des illuminations de fin d’année ;

Considérant le caractère trop gras, sucré et salé de la nourriture promue par Ferrero, notamment son produit-phare, le Nutella ;

Considérant l’opposition de Ferrero à l’étiquetage Nutri-Score sur les aliments, permettant de rendre publique la valeur nutritionnelle d’un aliment ;

Considérant la valeur Nutri Score E obtenue par Nutella, soit la note minimale en termes de qualité nutritionnelle ;

Considérant que l’huile de palme contenue dans le Nutella est une des causes de la déforestation et de la dégradation des habitats naturels des orang-outans en Asie du Sud-Est ;

Considérant que 70 % de la production mondiale de noisettes provient de Turquie, dans des exploitations qui emploient de nombreux réfugiés syriens dans des conditions désastreuses (salaires inférieurs à 9 euros par jour, travail d’enfants…) ;

Considérant que Ferrero dispose de cinq usines de traitement des noisettes en Turquie ;

Considérant l’opération de sponsoring et l’affichage de la marque Ferrero le long des Champs-Elysées à l’occasion des illuminations de Noël ;

Considérant que la publicité présente sur l’espace public impose ses représentations à l’ensemble des Parisien.ne.s et des personnes travaillant ou visitant notre ville ;

Considérant que la publicité a pour but d’attirer l’attention, d’influencer le jugement, de formater les comportements et de véhiculer certaines attitudes ;

Considérant qu’une immense majorité des français trouvent la publicité envahissante (73%) et intrusive (85%), d’après une enquête TNS-SOFRES « publicité et société » publiée en 2013 ;

Considérant qu’assurer la protection du cadre de vie de ses habitant.e.s et garder l’identité et le caractère de la ville doivent être dans les priorités d’une municipalité.

Aussi, sur proposition de Frédéric badina, Fatoumata Koné, Jérôme Gleizes et des élu.e.s du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu que :

• la Ville conditionne l’octroi de subventions aux associations de commerçants au renoncement à tout sponsoring avec des entreprises dont les activités pourraient avoir une incidence négative sur notre planète et tout particulièrement sur notre alimentations ;
• de ce fait, la Ville n’organise ni ne participe à des événements communs participant de la mise en valeur d’entreprises dont le modèle économique mène à la destruction de l’environnement et s’appuie sur la raréfaction des ressources.