déposé par Nour Durand-Raucher, Fatoumata Koné, et les élu.e.s du Groupe écologiste de Paris, Rémi Féraud et les élu.e.s du groupe Paris en Commun, Nicolas Bonnet-Oulaldj et les élu.e.s du groupe Communiste et Citoyen et Nathalie Maquoi et les élu.e.s du groupe Génération.s
Considérant que depuis 2015, plus de 280 opérations de mises à l’abri ont eu lieu dans le nord-est parisien, systématiquement sous-dimensionnées, en témoigne encore l’opération de mise à l’abri du 17 novembre à Saint-Denis qui a laissé entre 500 et 1000 personnes sans solution ;
Considérant que ces opérations sont systématiquement suivies d’un cycle infernal de dispersions puis de reconstitutions de campements toujours plus éloignés de Paris, et donc des associations et collectifs œuvrant auprès des personnes exilées, renforçant ainsi leur vulnérabilité ;
Considérant les financements et les moyens humains déployés pour répondre dans l’urgence à l’évacuation de ces campements qui, faute d’accompagnement et de véritable accueil, ne cessent de se reconstituer ;
Considérant que les personnes exilées sont constamment repoussées d’un pays à l’autre, puis d’une ville à l’autre et enfin d’un site à l’autre ;
Considérant l’évacuation brutale du campement de Saint-Denis qui s’est ensuivie de l’évacuation extrêmement violente de la place de la République ;
Considérant que la Défenseure des droits, au titre de sa mission de veille du respect des droits fondamentaux des étranger.e.s, s’est auto saisi sur les conditions d’évacuation de la place de la République ;
Considérant les conditions de traitement des exilé.e.s par l’État, qui se base uniquement sur la fermeté et la répression sans se soucier de la question de l’accueil ;
Considérant l’absurdité et l’inhumanité de déloger des personnes qui vivent dehors sous des tentes sans proposer de solutions d’hébergement, en particulier en cette période de pandémie de la Covid-19 ;
Considérant que la situation actuelle ne peut plus durer au risque d’une mise en danger évidente des personnes, qu’elles soient exilées, bénévoles, élues ou citoyennes ;
Considérant que les exilé.e.s sont des êtres humains ayant droit à la dignité et non d’être pourchassé.e.s ;
Considérant que le 18 décembre est la journée internationale des migrant.e.s ; Considérant le rôle de ville refuge que joue Paris ;
Aussi, sur proposition des élu-e-s du Groupe écologiste de Paris, du groupe Paris en Commun, du groupe Communiste et Citoyen et du groupe Génération.s, le Conseil de Paris émet le vœu que :
● la Ville de Paris renforce sa figure de « ville accueillante pour les personnes exilées », dans une France dominée par le discours de rejet et d’hostilité de la part de l’État en :
○ continuant d’interpeller l’État pour l’ouverture de dispositifs d’hébergement pour que la dignité et les droits des personnes exilées soient garantis et que cette mise à l’abri soit effectuée de façon inconditionnelle,
○ en poursuivant son engagement à accompagner des dispositifs d’accueil et d’hébergement pour les personnes en situation vulnérable, comme les femmes seules, enceintes ou en famille,
○ en réaffirmant lors de la journée du 18 décembre son soutien aux personnes migrantes via la création en 2021, dans le cadre de la Maison des Réfugié.e.s, des états généraux parisiens pour un accueil digne des migrant.e.s, et en mobilisant ensuite l’ensemble de ses partenaires afin de permettre l’engagement du plus grand nombre de collectivités à appliquer les recommandations issues de ces états généraux,
○ en interpellant le gouvernement pour qu’un diagnostic social soit systématiquement organisé par des personnels formés avant tout démantèlement de campements, qu’ils soient situés à Paris ou dans les départements limitrophes,
○ en interpellant le préfet de police pour que cessent immédiatement les violences à destination des exilé.e.s.