Objectif : Plan 300 hectares #P300

300 d’ha d’espaces verts supplémentaires à Paris d’ici 2040
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Vœux relatif à la réforme de l’éducation prioritaire

Éducation Prioritaire
Source de la photo : Unsplash - Bentersnaps

Le 23 novembre dernier, alors que le Grenelle de l’Éducation est en cours, sans attendre la concertation avec les partenaires scolaires, la Secrétaire d’État à l’Éducation prioritaire, Nathalie Elimas, a annoncé le lancement d’une expérimentation dans les académies de Lille, Nantes et Aix-Marseille pour réformer son pilotage et supprimer son zonage. Alors même que l’Éducation nationale est dans la tourmente depuis le début de ce quinquennat, c’est cette fois une politique, de longue date prioritaire et nationale, qui est aujourd’hui menacée.

L’enquête PISA rappelle que la France est le pays de l’OCDE où le poids de l’origine sociale sur les performances scolaires est le plus fort. L’objectif des réseaux d’éducation prioritaires (REP) est clair : là où est constatée la ségrégation sociale et scolaire, là où l’offre scolaire se dégrade au point que soit menacée l’unité même du service public de l’éducation, là où s’imbriquent difficultés sociales et économiques, il s’agit de donner davantage de moyens humains, matériels et financiers, aux collèges et aux écoles qui y sont jumelées pour accueillir au mieux les élèves. Les REP sont, jusqu’à présent, recensés et classés par une carte nationale, revue tous les cinq ans. Malgré les promesses ministérielles, cette révision n’a pas eu lieu en 2019.

A la place, le Gouvernement propose tout d’abord de supprimer le zonage national et de le remplacer par des contrats locaux d’accompagnement, déterminés par des grilles d’indicateurs. Ainsi, chaque rectorat déterminera quels établissements en difficulté ont droit à des aides et passera un contrat de trois ans avec ceux-ci, par le biais de projets.

Certes, l’effet de seuil est problématique pour nombre d’établissements scolaires fragiles, qui ne bénéficient pas des moyens de l’éducation prioritaire, se retrouvant de ce fait avec beaucoup d’élèves par classe et ne pouvant financer de dispositifs innovants et adaptés. 

En faisant cela, le Gouvernement traite indistinctement les territoires ruraux des quartiers populaires, en lissant des difficultés qui leur sont pourtant propre à chacun. Bien sûr, les territoires ruraux ont leurs propres difficultés, celles de l’isolement, de mobilité, d’accès à certains équipements culturels, de limitation en termes d’orientation, mais nécessitent des moyens spécifiques. L’accompagnement ne peut reposer sur un dispositif commun.

En disloquant une politique nationale, le Gouvernement rompt alors avec une véritable dynamique collective d’ampleur, entre établissements, collectivités et associations. Il laisse place aux sensibilités territoriales, sociales et politiques des recteurs et rectrices de chaque académie pour le choix d’accompagner ou non des établissements, en fonction du poids d’interventions locales.

En distribuant les budgets en fonction de projets, avec des critères de sélections flous, variables d’une académie à une autre, les indicateurs montrant les inégalités sociales d’un territoire sont minorés au profit d’autres indicateurs politiquement moins sensibles : la mobilité, l’accès aux équipements culturels, le moindre choix d’orientation de certains territoires. Ni plus ni moins, cela revient à contourner la question sociale en matière éducative. C’est confondre la problématique des écoles ségréguées socialement de celle des écoles isolées de territoires ruraux.

Le passage d’une logique de zonage à une logique de contractualisation par établissement déstabilise les réseaux patiemment construits entre les collèges et les écoles jumelées. Cette mise en réseau permettait par exemple de travailler le passage entre le CM2 et la 6e, de travailler des projets inter-établissements (par exemple, il y a 2 ans dans le quartier du Bas Belleville autour de la création d’une comédie musicale entre plusieurs écoles). Elle peut également favoriser une logique de concurrence entre établissements pour obtenir la contractualisation, sans moyens supplémentaires pour obtenir la contractualisation.

En septembre, le Secrétaire général de l’Enseignement catholique a obtenu l’accord du Ministre pour être associé à la refonte de l’éducation prioritaire. Or, par exemple à Paris, aucun collège privé n’est en REP. Ce qui est logique tant que l’éducation prioritaire est décidée sur critères sociaux. Rappelons que l’offre scolaire privée parisienne concerne 34 % des collégien.ne.s et accueille 7 fois moins d’élèves issus de milieux sociaux défavorisés que les établissements publics. Nous avons encore en mémoire les conséquences de l’annonce du Ministre de l’Education Nationale de l’abaissement de l’âge de la scolarité obligatoire à 3 ans : l’obligation pour les collectivités territoriales d’augmenter substantiellement leurs dotations à l’enseignement privé sous contrat.

Paris, académie la plus ségréguée de France, avec 29 réseaux d’éducation prioritaire, est directement touchée par ces annonces.

C’est pourquoi, attaché.es à résoudre les inégalités sociales et scolaires au sein de l’École publique, les élu-e-s du groupe Génération-s, du groupe Écologiste de Paris et de Paris en Commun proposent au Conseil de Paris que la Ville de Paris :

Rappelle au Ministère de l’Éducation nationale son attachement aux réseaux d’éducation  prioritaire et à son principe fondateur : « donner plus à ceux qui ont moins » ;

Réaffirme son attachement au pilotage national de l’éducation prioritaire, garant de l’égalité de  tous les citoyen-nes devant le service public de l’éducation ;

Réaffirme que toute évolution du dispositif de l’Éducation prioritaire doit préserver la logique de  réseau, et non la logique de mise en concurrence des établissements ;

Rappelle au Ministère de l’Éducation nationale la spécificité des territoires urbains cumulant  difficultés sociales et économiques, aux écoles particulièrement ségréguées.

Commande à l’Observatoire parisien de la mixité sociale et de la réussite éducative une mise à  jour des indicateurs à Paris pour être outillée dans la discussion avec le Ministère de l’Education  nationale.

Avec cette nouvelle étude, propose un zonage plus large et plus ambitieux prenant en compte la  réalité du territoire parisien, et répondant aux effets de seuil.

Demande au CDEN une séance de travail pour proposer des améliorations dans la mise en œuvre  de l’Éducation prioritaire. 

Soit vigilante lors de l’établissement du projet éducatif territorial (PEDT) au maintien de  l’éducation prioritaire

Déposé par Nathalie Maquoi et les élu·es du groupe Génération·s, Raphaëlle Rémy-Leleu, Fatoumata Koné et les élu·es du groupe Écologiste de Paris, Jean-Noël Acqua, Nicolas Bonnet-Oulaldj et les élu·es du groupe Communiste et Citoyen Rémi Féraud et les élu·es du groupe Paris en Commun

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