Considérant que la Ville s’engage avec ambition pour transformer l’espace public en vue de le rendre plus accessible, plus inclusif et plus convivial ; 

Considérant que la Ville poursuit ces objectifs via différents projets tels Embellir Paris, les rues aux écoles ou encore les Quartiers d’accessibilité augmentée ;

Considérant que la fonction de l’espace public ne se limite pas à l’organisation des flux mais doit également permettre une forme de convivialité, de flânerie, de rencontre et de lien social ;

Considérant la forte demande formulée par les Parisien.ne.s lors des Etats Généraux du Stationnement afin de transformer les places de stationnement en lieu de convivialité équipés de bancs publics ; 

Considérant le nouveau RET et la création de nombreuses nouvelles terrasses pérennes ou estivales organisant des lieux de convivialité privés et payants ; 

Considérant que ces activités doivent pouvoir se réaliser gratuitement pour toutes et tous, à toute heure du jour et de la nuit, hors offres commerciales et/ou privées ;

Considérant que les assises dans l’espace public, notamment les bancs, sont indispensables à la mobilité de certaines personnes particulièrement vulnérables, que ce soit de façon permanente ou circonstancielles ; 

Considérant qu’elles sont à ce titre des éléments essentiels d’une accessibilité inclusive et universelle et qu’il est du devoir de la Ville de garantir un accès à toutes et à tous à l’espace public ;

Considérant que les conseils de séniors et les conseils du handicap pointent régulièrement le manque de bancs dotés d’accoudoirs dans l’espace public ;

Considérant les trop nombreuses stratégies, notamment privées visant à stigmatiser et exclure les personnes sans domicile fixe, matérialisées par le recours à des mobiliers anti-SDF comme certaines assises individuelles ; 

Considérant l’urgence de la crise sociale qui perdure ; 

Considérant les difficultés de la Ville de Paris à se positionner comme une capitale exemplaire en matière d’accessibilité ;

Considérant que l’inquiétude ressentie par certain.e.s riverain.e.s sur d’éventuels mésusages de ces équipements s’expriment, notamment lors des concertations sur les aménagements locaux ;

Considérant que cette inquiétude peut conduire à des oppositions, tendant à réduire le maillage régulier et suffisant d’assises dans la ville ;

Considérant que la Ville s’est emparée  à travers la mise en place récente d’une charte de l’esthétique parisienne spécifiquement dédiée au mobilier urbain et à l’espace public, ainsi que d’une Commission de Régulation de l’espace public ;

Considérant en revanche que cette charte propose diverses mesures, parmi lesquelles la préservation et la mise en valeur du mobilier historique, dont les bancs publics parisiens sont emblématiques.

Ainsi sur proposition de Corine FAUGERON, de Raphaëlle RÉMY-LELEU, Nour DURAND-RAUCHER, Sylvain RAIFAUD, Fatoumata KONÉ et les élu·e·s du Groupe Écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu que :

• Que les bancs publics parisiens soient sanctuarisés comme éléments clé du patrimoine de la Ville et qu’ils soient à ce titre restaurés partout où cela est possible ; 
• Que le travail engagé autour de l’esthétique parisienne, permette une mise à jour du recensement des bancs publics et sa publication sur open data Paris ; 
• Que pour répondre aux besoins de l’accessibilité inclusive et universelle, la Ville s’engage à augmenter le nombre de bancs dans l’espace public, selon une implantation territoriale cohérente et régulière et avec des objectifs chiffrés fixés à l’issue d’une concertation ; 
• Qu’une concertation soit mise en place sur l’implantation et le nombre de bancs dans Paris, dans un calendrier permettant d’intervenir dans les démarches Embellir Votre Quartier, Végétalisation des Grands Axes et Quartiers à Accessibilité Augmentée, et qu’elle implique, les conseils locaux du handicap, les conseils des séniors, les services de la Ville, ainsi que les élu·e·s.