déposé par Chloé SAGASPE, Corine FAUGERON, Alice TIMSIT, Fatoumata KONÉ et les élu·e·s du Groupe Écologiste de Paris (GEP)
Exposé des motifs
A la lecture de ce plan, il nous semble pertinent que soit ajoutée une définition du terme “alimentation durable” afin d’indiquer le cadre politique dans lequel s’inscrivent les objectifs du plan.
Le présent amendement propose une présentation des différents enjeux auxquels l’alimentation durable doit répondre, depuis la production agricole à la lutte contre le gaspillage, en passant par des pratiques d’approvisionnement et de logistique, ainsi que par la qualité nutritionnelle des repas servis aux convives.
Aussi, sur proposition de Chloé SAGASPE, Corine FAUGERON, Alice TIMSIT, Fatoumata KONÉ et des élu·e·s du Groupe Écologiste de Paris, la délibération 2022 DEVE 21 est ainsi amendée :
L’article 1 est remplacé par les alinéas suivants :
“Article 1 : le Plan alimentation durable de la Ville de Paris pour la période 2022-2027 est adopté sous réserve qu’il soit ainsi amendé :
Après l’introduction, ajouter les paragraphes suivants :
“Alimentation durable : des enjeux environnementaux, sanitaires et socio-économiques
La Ville de Paris définit “l’alimentation durable” comme l’ensemble des pratiques permettant de se nourrir sainement, en quantité et qualité suffisante, et favorisant la préservation de toutes les composantes de l’environnement et du vivant, participant à la lutte contre le changement climatique, et respectant les équilibres socio-économiques tout au long de la chaîne de production, de transformation, de distribution et de consommation.
Aussi, dans le domaine agricole, les dynamiques d’alimentation durable s’appuient sur des productions vertueuses, respectant la qualité de l’eau, de l’air, des sols, protégeant la biodiversité et réduisant les émissions de carbone. Sont ainsi établis des contrats d’achat avec des exploitations agricoles engagées en agro-écologie, développant notamment la permaculture, l’agroforesterie en ré-implantant des arbres dans les champs, l’agriculture biologique et soutenant les exploitants en conversion. L’alimentation durable se veut être une pratique respectant les cycles biologiques naturels et mettant un point d’honneur à respecter les productions saisonnières. Elle impose un strict respect du bien-être animal, s’appuyant sur des certifications et labels garantissant des pratiques d’élevage éthiques et de pêche respectant les fonds marins, les saisons de reproduction des poissons et la protection des stocks.
Les pratiques d’alimentation durable exigent également un système d’approvisionnement équitable et à faible impact environnemental. Ainsi, la priorité d’achat de denrées alimentaires est donnée à des exploitations agricoles situées géographiquement au plus proches du lieu de consommation, et le nombre d’intermédiaires de transport et de distribution est réduit le plus possible pour favoriser les circuits courts. Dans cet objectif, une attention singulière est portée à la juste répartition de la valeur ajoutée tout au long de la chaîne d’approvisionnement dans une logique d’équitabilité pour proposer une alimentation qui permet une rémunération juste des agriculteurs et agricultrices.
Les pratiques d’alimentation durables intègrent également les objectifs de traçabilité des aliments ainsi que de réduction considérable de l’impact environnemental et climatique des transports en réduisant l’usage de carburants et favorisant les mobilités douces adossées à des techniques de circulation des marchandises s’intégrant dans un programme de logistique pensé pour s’adapter au contexte urbain.
En outre, un des principaux buts de l’alimentation durable est de fournir des denrées alimentaires variées, de bon goût, de qualité et en quantité nécessaire, participant à la bonne santé des consommateurs, respectant les recommandations nutritionnelles définies par l’ANSES, afin de lutter contre les maladies chroniques (cancer, obésité, diabètes, maladies cardio-vasculaires…). A ce titre, elle donne davantage de place à l’alimentation d’origine végétale, et elle réduit considérablement les additifs. L’alimentation ne peut être qualifiée de “durable” que si elle est abordable pour toutes et tous. Elle tient également compte de la diversité des régimes alimentaires.
Enfin, les pratiques d’alimentation durable participent à la réduction de la consommation des ressources et logiquement de production des déchets. C’est pourquoi, la quantité d’emballage est réduite au stricte minimum et l’utilisation du plastique est abandonnée dès qu’une alternative de matériaux ou d’usage existe. Une logique de circularité de l’économie est intégrée à toutes les étapes de la chaîne d’approvisionnement, favorisant le réemploi, la réparation, le recyclage. C’est notamment le cas des matières organiques : le gaspillage alimentaire est réduit au maximum et les résidus biodégradables sont valorisés organiquement par compostage avec retour au sol, ou par méthanisation.
Pour finir, à chacune de ces étapes, l’ensemble des pratiques participant à rendre durable notre alimentation favorise une économie sociale et solidaire et organise l’accès à un emploi de qualité, y compris pour les publics qui en sont éloignés.” “