Considérant qu’entre leur évaluation de la minorité et la décision du juge reconnaissant leur minorité, les jeunes qui auraient dû être pris en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance se retrouvent en situation d’errance, dans des conditions indignes et dangereuses pour leur intégrité physique et psychologique ;
Considérant que ces jeunes présentent un état de santé psychique fragilisé renforcé par un contexte très anxiogène pouvant aboutir à un effondrement psychologique ;
Considérant qu’aucun dispositif d’hébergement n’existe pour ces jeunes, y compris pendant les périodes de confinement et de crise épidémique ;
Considérant qu’en dehors d’une prise en charge par les associations et les collectifs, la seule solution d’hébergement institutionnelle proposée pendant le premier confinement a été faite 6 semaines après le premier jour du confinement ;
Considérant que cette solution était un gymnase, à l’encontre des recommandations du Conseil scientifique en raison de l’épidémie de Covid-19, et non adapté à un « public jeune particulièrement vulnérable » qui nécessite « un accompagnement spécifique »
Considérant le coût financier qu’engendre une prise en charge dans l’urgence et non adaptée à la situation des personnes ;
Considérant que parmi les 16 jeunes pris en charge dans ce gymnase, 6 ont finalement été reconnus mineurs, prouvant ainsi que l’évaluation pratiquée par le dispositif d’évaluation et d’orientation des mineurs non accompagnés n’est pas infaillible et que donc « plus d’un tiers des jeunes accueillis étaient mineurs » ;
Aussi, sur proposition de Fatoumata Koné, Nour Durand-Raucher, Geneviève Lardy Woringer et des élu-e-s du Groupe écologiste de Paris (GEP), le Conseil de Paris émet le vœu que :
● la Ville de Paris mette à disposition des lieux d’hébergement adaptés pour ces jeunes particulièrement vulnérables et ce jusqu’à la fin de leur recours juridique ;
● la Ville de Paris organise en lien avec tou.te.s les actrices et acteurs concerné.e.s et les départements limitrophes, une remise à plat des modalités de l’évaluation de minorité et d’isolement et une concertation sur l’accueil et l’accompagnement de ces jeunes ;
● la Ville de Paris intègre également lors de ces discussions avec les différents partenaires la situation globale des mineurs en recours auprès du juge des enfants afin que ces jeunes ne se retrouvent pas en errance dans les rues de la capitale sans protection