Considérant les chiffres de l’inceste en France, qui selon des études menées par l’Ined et Ipsos, pour l’association Face à l’inceste, estiment à 6,7 millions le nombre de personnes ayant été victimes d’inceste, soit une personne sur dix ;
Considérant les résultats d’un sondage réalisé en 2015 pour l’Association Internationale des Victimes de l’Inceste qui estiment à 4 millions le nombre de victimes d’inceste ou de pédocriminalité, ce qui correspond à environ deux enfants par classe ;
Considérant que selon une enquête menée par l’association Mémoire traumatique et victimologie en 2015, 51% de l’ensemble des violences sexuelles débutent avant 11 ans, et 21% avant 6 ans ;
Considérant que selon les spécialistes, les mineurs sont la classe d’âge la plus exposées aux violences sexuelles avec un âge moyen pour les victimes de 10 ans ;
Considérant que selon Muriel Salmona, présidente de l’association Mémoire traumatique et victimologie, environ « 130 000 filles et 35 000 garçons subissent chaque année en France des viols ou des tentatives de viols » ;
Considérant que ces chiffres sont peu documentés et probablement très sous-estimés notamment car de nombreuses victimes n’osent pas ou ne peuvent pas prendre la parole ;
Considérant les conséquences traumatisantes de ces violences sexuelles sur la vie et la santé des victimes, ce qui en fait un problème majeur de santé publique ;
Considérant que les victimes doivent bénéficier de soins, d’écoute, d’informations, de protection et de justice ;
Considérant le plan parisien de lutte contre les violences faites aux enfants du nouveau schéma de protection de l’enfance ;
Considérant les révélations faites par Médiapart en 2020 dans le cadre d’une enquête pour « agression sexuelle et viol sur mineurs » visant un animateur de la ville dans une école parisienne, qui semblent révéler de nombreuses défaillances dans l’information et l’encadrement des familles de la part des institutions.
Aussi, sur proposition de Raphaëlle REMY-LELEU, Fatoumata KONE, Jérôme GLEIZES, Emmanuelle RIVIER et des élu-e-s du Groupe écologiste de Paris (GEP), Nathalie MAQUOI et les élu-e-s du groupe Génération-s, le Conseil de Paris émet le vœu que :
- le plan parisien de lutte contre les violences faites aux enfants comporte un volet spécifique « lutte contre la pédocriminalité et l’inceste », avec des mesures urgentes et fortes pour agir contre ces graves atteintes aux droits fondamentaux des enfants
- que les agent.e.s de la Ville en lien avec des enfants et des parents soient formé.e.s à la lutte contre les violences sexuelles sur les enfants : repérage, alerte, accompagnement
- la ville de Paris alloue des moyens financiers spécifiques pour permettre la mise en place et le suivi du plan parisien de lutte contre les violences faites aux enfants,
- la ville de Paris interpelle le gouvernement pour que des moyens notamment législatifs suffisants soient mis en place pour lutter contre la pédocriminalité, notamment avec l’instauration d’un seuil d’âge