Déposé par Chloé SAGASPE, Fatoumata KONÉ et les élu·es du groupe Les Écologistes
Considérant la large utilisation de l’amiante dans les bâtiments, matériau connu pour ses propriétés ignifuges, jusqu’à son interdiction en France en 1997 ;
Considérant le risque sanitaire lié à l’inhalation des fibres d’amiante lorsque le matériau se détériore, même à très faible dose ;
Considérant l’avis de 2014, émis par le Haut Conseil de la santé publique, prévoyant que l’amiante pourrait provoquer entre 68 000 et 100 000 décès par cancer, en France, entre 2009 et 2050, les travailleurs du bâtiment étant les plus touchés ;
Considérant l’obligation immédiate de retrait ou de confinement des matériaux amiantés, à partir de 5 fibres d’amiante par litre d’air à l’intérieur des immeubles bâtis ;
Considérant que si le danger provient d’une détérioration de l’amiante, à Paris, l’amiante est globalement présente dans un bâtiment sur deux (sols d’établissements scolaires, environ 350 000m2 de voirie, environ 600 km de canalisations d’eau) ;
Considérant que l’amiante a été identifiée comme l’un des 8 grands facteurs d’exposition responsables de pathologies majeures en santé environnementale qui présentent à Paris un risque documenté et est considérée comme l’une des cibles prioritaires du Plan Parisien de Santé Environnementale ;
Considérant que l’Ile-de-France est la région la plus touchée par la présence d’amiante en milieu scolaire, soit au moins 70 % des établissements scolaires parisiens, selon les équipes du documentaire “Vert de rage”, diffusé le 2 juin 2023, ayant produit une infographie sur la présence d’amiante dans les écoles ;
Considérant l’importance de la surveillance des matériaux amiantés pour réduire les risques d’exposition et le travail des directions de la Ville de Paris en la matière ;
Considérant la nécessaire formation de professionnels en matière de surveillance des matériaux amiantés ;
Considérant la bonne connaissance de la Ville de Paris concernant la présence d’amiante dans son bâti grâce aux dossiers techniques d’amiante, les directions de la Ville, soutenues par le laboratoire amiante, fibres et particules de la Direction de la Santé Publique, réalisant des enquêtes, prélèvement et analyses d’air ambiant dans les bâtiments de la Ville ;
Considérant cependant la présence d’amiante dans beaucoup de bâtiments nécessitant un investissement public important pour le désamiantage, étape cruciale de la transition écologique du bâti ;
Considérant pour exemple le plan d’action mis en place par la Ville de Paris pour surveiller tout particulièrement la présence du plomb dans l’environnement des enfants, accélérer les dépistages du saturnisme, renforcer le suivi des enfants concernés, et poursuivre l’identification des sources de pollution au plomb.
Sur proposition de Chloé SAGASPE, Fatoumata KONÉ et des élu·es du groupe Les Écologistes, le Conseil de Paris émet le vœu que la Ville de Paris :
- Etablisse et communique un recensement de la présence d’amiante dans l’ensemble du bâti parisien, en lien avec les services de l’Etat ;
- Mette en place un plan spécifique lié au désamiantage du bâti lui appartenant, en particulier du bâti scolaire, sur le modèle du plan plomb, assorti d’un comité de suivi.