Déposé par Alice TIMSIT, Fatoumata KONÉ et les élu.es du Groupe Ecologiste de Paris
Considérant le voeu relatif à la redéfinition du projet de la Cité Universelle Porte de Pantin adopté au Conseil du 19e arrondissement du 22 juin 2022 ;
Considérant l’appel à projet “Réinventer Paris 2” lancé par la Ville de Paris en mai 2017 relatif à l’aménagement d’un site Porte de Pantin ;
Considérant la proposition faite par l’équipe GA Smart Building d’une “Cité Universelle”, soit un projet basé sur “l’innovation sociétale autour du sport et du handicap” ;
Considérant le choix, en janvier 2019, de l’équipe GA Smart Building lauréate du projet et la délibération du Conseil de Paris subséquente entérinant ce choix en décembre 2019 ;
Considérant la signature de la promesse synallagmatique de vente avec la Ville de Paris le 27 septembre 2021 pour un montant de 41 millions d’euros et le dépôt le 8 novembre 2021 du permis de construire ;
Considérant l’ambition originelle de la “Cité Universelle” d’en faire un “symbole de
l’accessibilité universelle” pour “transcender le handicap” en créant un projet immobilier prenant en compte tous les “handicaps moteur, visuel, auditif et mental” et profitant “à tous et à tous points de vue, grâce aux exigences du guidage, d’éclairage, d’acoustique, de sécurité, de simplicité, d’accès aux informations, etc.”.
Considérant la nécessité pour le quartier et ses habitantes et habitants de réhabiliter cet espace qui connaît à ce jour des mésusages et ce afin de transformer le quartier et mieux relier Paris, Pantin et Aubervilliers ;
Considérant toutefois que le bilan du projet présente plus d’inconvénients que d’avantages pour le quartier, les habitantes et habitants et le climat ;
Considérant le déséquilibre manifeste entre les espaces destinés aux bureaux/coworking et les autres destinations : sur 31 500 m2 de surface totale, 22 400 m2 sont dédiés aux bureaux/coworking soit un peu plus de 70% du bâtiment – et ce sans compter la surface dédiée à l’hôtel, 4800m2 – tandis que 3000 m2 sont dédiés à la salle omnisports ;
Considérant le développement du télétravail qui ne fait que se confirmer depuis le début de la crise du Covid-19 et la moindre utilité de construire de nouveaux espaces de bureaux dans Paris ;
Considérant que la présence immédiate du périphérique et la pollution générée par le trafic routier présentent un risque important pour la santé des personnes vivant ou travaillant à proximité » ;
Considérant l’accélération du réchauffement climatique et la nécessité de lutter contre les effets d’îlots de chaleur urbain en préservant notamment les arbres existants et la pleine terre ;
Considérant que l’abattage projeté de 7 arbres, pour certains matures et de grande taille ne saurait être compensé par le plantage de 11 jeunes arbres en parallèle ;
Considérant le vote du Plan Arbre et de la Charte de l’Arbre au Conseil de Paris d’octobre 2021 ;
Considérant le fait que les arbres ne peuvent être la variable d’ajustement d’un projet immobilier ;
Considérant que malgré la grande valeur ajoutée que représentent l’intégration au projet immobilier d’une maison de santé (800m2) et la réintégration de la préfourrière en sous-sol du bâtiment (500m2), celles-ci ne sauraient à elles seules justifier le maintien du projet en l’état, la surface de bureaux étant démesurément et inutilement grande ;
Considérant les autres destinations d’usage pouvant être imaginées pour créer de la mixité d’usage et pour relever les défis urbains de demain, comme la mobilité durable par exemple ;
Considérant la nécessité de transformer notre ville en collaboration avec ses habitantes et habitants.
Ainsi sur proposition de Alice TIMSIT, Fatoumata KONÉ et des élu·e·s du Groupe Écologiste de Paris (GEP) le Conseil de Paris émet le voeu que la Ville de Paris :
– Que la Ville de Paris redéfinisse le projet de la “Cité Universelle” en direction d’un projet qui réponde aux enjeux d’adaptation de notre ville aux effets du dérèglement climatique et aux attentes des Parisiennes et Parisiens ;
- Qu’une concertation soit engagée avec les habitantes et habitants notamment pour définir la nature des besoins et l’équilibre en terme de mixité d’usage dédié à chaque activité ;
- Que le projet redéfini préserve tous les arbres existants.