Considérant l’augmentation du prix des repas servis par l’ASPP au 1er janvier 2024 ;
Considérant que seul·es 20% des agent·es ont la possibilité de se rendre dans les restaurants de l’ASPP ;
Considérant que les agent·es en horaires décalés, atypiques, ou le week-end, n’ont pas toujours des moyens de restauration collective mis à disposition, ni de tickets-restaurants ;
Considérant que l’évolution de la grille tarifaire des droits d’entrée représente un manque à gagner de 80 000 € qui n’a pas été compensé par une subvention de la Ville ;
Considérant plus généralement que, malgré l’inflation, la subvention versée par la Ville à l’ASPP reste inchangée depuis plusieurs années (12,4 M€ depuis 2020, en diminution par rapport à 2018) ;
Considérant que le nombre de repas servis dans les restaurants de l’ASPP est reparti largement à la hausse depuis la fin des restrictions sanitaires (800 000 en 2020, contre plus d’un million en 2022) ;
Considérant que le nombre de repas gratuits servis aux agents en difficulté sociale a diminué de moitié depuis 2018 ;
Considérant que l’alimentation est le deuxième poste d’émissions de gaz à effet de serre à Paris, et joue ainsi un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique ;
Considérant l’efficacité avérée des régimes alimentaires végétariens et végétaliens dans la réduction de l’impact carbone ;
Considérant la nature inclusive de ces régimes, permettant de respecter les diverses convictions, tout en réduisant l’exploitation et la souffrance animale ;
Considérant le rôle de la restauration collective dans la promotion de ces régimes et son influence sur l’évolution des pratiques alimentaires ;
Considérant le devoir d’exemplarité de la Ville de Paris et les engagements pris dans le cadre de son Plan Alimentation Durable 2022-2027, visant à atteindre au moins 40% de repas végétariens dans les cantines parisiennes ;
Considérant que le Plan Climat 2024-2030 réhausse à 60% cet objectif d’ici 2030 ;
Considérant que les objectifs que se fixe la Ville de Paris sont plus ambitieux que ceux fixés dans le cadre de la loi EGAlim et la loi Climat et Résilience, à savoir un menu végétarien hebdomadaire ;
Considérant les progrès significatifs déjà réalisés en vue de ces objectifs ambitieux, notamment par l’introduction de deux repas végétariens hebdomadaires, sans option de viande, dans tous les établissements de restauration collective de Paris dès la rentrée 2023, et le projet généraliser l’option végétarienne quotidienne dans les établissements proposant des menus multiples, d’ores et déjà concrétisé dans certains arrondissements tels que Paris Centre, les 11e, 12e, 14e et 18e arrondissements ;
Considérant la nécessité de garantir la qualité, l’attractivité et l’équilibre des recettes végétariennes proposées ;
Considérant les observations dans les restaurants administratifs de la Ville où l’équilibre nutritionnel des plats végétariens est parfois insuffisant, et la nécessité de payer un surplus pour compléter ces plats avec des légumes ;
Considérant l’importance de suivre les avancées réalisées en termes de qualité et d’acceptation de ces repas.
Sur proposition de Douchka MARKOVIC, Raphaëlle RÉMY-LELEU, Fatoumata KONÉ et des élu·es du groupe Les Écologistes, le Conseil de Paris émet le vœu que la Ville de Paris :
- Propose des tickets-restaurants aux agent·es en horaires atypiques et ne disposant pas de solution de restauration collective à proximité du lieu de travail ;
- Ré-évalue la subvention attribuée à l’ASPP en tenant compte de la masse salariale, et au regard de l’inflation afin d’éviter que la hausse du prix des denrées ne continue de se répercuter sur le prix des repas ;
- Intensifie ses efforts pour assurer la qualité nutritionnelle et gustative des repas végétariens à l’ASPP et dans les restaurants conventionnés ;
- Demande à l’ASPP de supprimer les frais supplémentaires pour l’ajout d’un complément légumes aux plats végétariens, afin de garantir l’accès équitable à des repas équilibrés pour tou·tes les usager·es ;
- Demande à l’ASPP d’organiser une enquête auprès des usager-es et du personnel des restaurants collectifs pour évaluer la satisfaction et recueillir des suggestions d’amélioration sur l’offre végétarienne ;
Présente en 8e commission l’avancée des objectifs de la restauration collective végétarienne.