Vœu relatif à la situation des femmes et des filles afghanes

Déposé par Aminata NIAKATÉ, Corine FAUGERON, Fatoumata KONÉ, et les élu·es du groupe Les Écologistes.

Considérant les séismes survenus en Afghanistan les 31 août et 4 septembre 2025 ; 

Considérant que selon l’Organisation internationale pour les migrations, en date du 12 septembre 2025, ces séismes avaient fait plus de 2200 mort·es, 4000 blessé·es, près de 7000 maisons détruites et un demi-million de personnes affectées ;

Considérant la multiplication des lois des talibans allant à l’encontre des droits des filles et des femmes depuis leur retour au pouvoir en Afghanistan ;

Considérant que les talibans ont interdit tout contact physique entre hommes et femmes qui ne seraient pas de la même famille ; 

Considérant que depuis 2024, les études médicales excluent les femmes et sont désormais réservées aux hommes en Afghanistan ; 

Considérant qu’il ne reste que très peu de femmes médecins ou infirmières en Afghanistan du fait de cette interdiction et de la migration d’étudiantes en médecine et de femmes médecins, craignant pour leur sécurité si elles restaient dans le pays ;

Considérant que les dernières femmes à occuper des postes médicaux en Afghanistan ne peuvent dans tous les cas pas se déplacer sans un chaperon masculin ;

Considérant le nombre d’infrastructures médicales et de soin limité en Afghanistan ;

Considérant que les équipes de secouristes hommes n’ont pas immédiatement porté secours aux filles et aux femmes blessées par le séisme, laissant de nombreuses victimes périr sous les décombres ou se vider de leur sang ; 

Considérant que ces politiques discriminatoires représentent de graves atteintes aux droits des femmes et des filles que l’on peut qualifier d’apartheid de genre ;

Considérant que le 7 septembre 2025, les forces de sécurité afghanes ont empêché des employées et prestataires afghanes de l’ONU d’accéder aux locaux de l’Organisation à Kaboul puis dans d’autres bureaux régionaux, et ont continué d’empêcher des opérations vitales en faveur des femmes touchées ;

Considérant que de tels actes constituent une violation des règles internationales ;

Considérant que la Cour de justice de l’Union européenne a estimé dans une décision du 4 octobre 2024 que toutes les femmes afghanes pouvaient obtenir l’asile en Europe ;

Considérant la promesse du président de la République  de « ne pas abandonner les femmes et les filles afghanes » ;

Considérant que les visas permettant de rejoindre la France à partir de l‘Iran et du Pakistan sont délivrés au compte-goutte et que les délais pour obtenir un rendez-vous dans les consulats ne cessent de s’allonger ;

Considérant le nombre de femmes afghanes ayant fui l’Afghanistan et s’étant réfugiées au Pakistan et en Iran où leurs conditions d’existences sont extrêmement difficiles et sous la menace constante d’être  expulsées par les autorités vers l’Afghanistan ;

Considérant qu’un million d’afghan•es ont été expulsés du Pakistan vers l’Afghanistan depuis janvier 2025 en conséquence de l’opération dite “Zéro Afghans” menée par les autorités pakistanaises ayant conduit à une traque des afghans ; 

Considérant qu’un million d’afghan•es ont également été expulsés de l’Iran vers l’Afghanistan ;

Considérant le sort de Parisa Azada, journaliste et féministe afghane, qui a été torturée pendant sa détention en Afghanistan, qui est aujourd’hui gravement malade et qui a réussi à fuir au Pakistan où elle risque cependant une expulsion imminente et donc une mort certaine, et qui reste en attente d’un visa français deposé en vain depuis plusieurs mois ;

Considérant le sort des soeurs Rezaïe, réfugiées au Pakistan, recherchées par les autorités afghanes pour avoir organisé toutes les manifestations féministes à Kaboul jusqu’en 2023, également exposées au risque d’expulsion imminente et par conséquence au risque d’emprisonnement et de torture ; 

Considérant l’attachement de la Ville de Paris aux droits humains et aux droits des femmes et des filles ;

Sur proposition de Aminata NIAKATÉ, Corine FAUGERON, Fatoumata KONÉ, et les élu·es du groupe Les Écologistes, le Conseil de Paris émet le vœu que la Ville de Paris :

  • exprime son soutien au peuple afghan touché par les séismes, et en particulier aux afghanes discriminées dans l’accès au secours et aux soins ;
  • condamne fermement la politique d’apartheid de genre menée par les autorités talibanes en Afghanistan ;
  • apporte une aide financière aux associations présentes en Afghanistan telle que Première Urgence Internationale ou la Chaîne de l’Espoir ;
  • interpelle le président de la République pour que des visas puissent être délivrés dans les meilleurs délais aux femmes et aux filles afghanes cherchant protection en France par des voies légales et sûres ;
  • interpelle le président de la République afin d’obtenir un visa en urgence pour Parisa Azada et les soeurs Rezaïe ;
  • interpelle le président de la République pour que la France mette tout en œuvre pour protéger diplomatiquement les féministes afghanes qui ont réussi à fuir l’Afghanistan.

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