déposé par Alexandre FLORENTIN, Émile MEUNIER, Fatoumata KONÉ et les élu·es du groupe Les Écologistes

Considérant les multiples vagues de chaleur et canicules enregistrées cet été en France, et en particulier à Paris où l’on a enregistré une température de 40,5 degré à l’ombre, faisant du 19 juillet 2022 la deuxième journée la plus chaude qu’a connue la capitale dans toute son Histoire ;

Considérant les déclenchements catastrophiques de nombreux incendies partout en France, dont la fréquence, le nombre, le comportement et l’intensité sont inédits dans notre pays, et considérant que désormais même l’Île de France connaît de multiples départs de feu ;

Considérant les projections climatiques qui laisse prévoir des étés de plus en plus chauds à Paris, mais également des vagues de chaleurs de plus en plus longues, de plus en plus intenses, et de plus en plus précoces et tardives ;

Considérant le caractère urbain et minéral de notre ville, très favorable à l’accumulation et au stockage de chaleur, rendant certains logements invivables, certains mobiliers urbains brûlants, certains espaces publics innoccupables, faisant de Paris une ville qu’il est préférable de fuir l’été ;

Considérant la nécessité vitale de transformer l’urbanisme pour que Paris reste vivable et agréable, même en période de forte chaleur, dans les années et décennies à venir ;

Considérant l’impact significatif des revêtements de sol et de leur couleur (bitume et goudron noir), dans le stockage de chaleur, qui contribue à la hausse des températures en ville ;

Considérant le besoin urgent et impérieux d’avoir recours à des matériaux alternatifs de revêtement des sols, pour qu’ils soient bas-carbone, à fort albédo, et résistants à la chaleur, tel que cela commence à être installé notamment dans les rues aux écoles grâce à des matériaux de couleur claire ; 

Considérant le fort désir de végétalisation de la ville, par la population parisienne et considérant les bénéfices significatifs des arbres dans la réduction de la température, créant des îlots de fraîcheur et des espaces de convivialité ;

Considérant qu’adapter la Ville de Paris aux fortes chaleurs constitue par ailleurs une politique de solidarité et de justice sociale, puisqu’elle permet aux personnes n’ayant pas les moyens de quitter la capitale pour des espaces moins denses et moins artificialisés, de bénéficier d’un accès à des parcs et espaces verts, ainsi que de pouvoir vivre à des températures compatibles avec les conditions d’une bonne santé ;

Considérant le rôle des Architectes des Bâtiments de France dans le choix des aménagements urbains et architecturaux de Paris ;

Considérant que leurs recommandations sont principalement destinés à la préservation patrimoniale du bâti et de la voirie parisienne, très souvent déconnectées des enjeux cruciaux d’adaptation au réchauffement climatique ;

Considérant les travaux amorcés dans le cadre de la Mission d’Information et d’Évaluation du groupe Les Écologistes au sujet de l’adaptation de Paris aux vagues de chaleur extrêmes qui s’attachera à questionner les enjeux de transformation du patrimoine bâti et de la voirie ;

Sur proposition d’Alexandre FLORENTIN, Émile MEUNIER, Fatoumata KONÉ et des élu·es du groupe Les Écologistes, le Conseil de Paris émet le vœu que la Ville de Paris :

• demande aux Architectes des Bâtiments de France la communication de leur doctrine en matière d’adaptation des villes au changement climatique, notamment en explicitant la palette de couleur des révêtements des sols qui serait adaptée au climat futur,
• demande aux Architectes des Bâtiments de France leurs recommandations concernant la transformation des perspectives urbaines lors des projets de végétalisation de Paris.