Déposé par Nour DURAND-RAUCHER, Antoinette GUHL, Corine FAUGERON, Fatoumata KONÉ et les élu·es du groupe Les Écologistes.
Considérant que le projet Green Dock prévoit la construction d’un entrepôt logistique géant de 600 mètres de long et 30 mètres de haut, situé sur les berges de la Seine à Gennevilliers ;
Considérant sa proximité immédiate avec la zone protégée labellisée Natura 2000 de l’Ile-Saint-Denis, qui abrite de multiples espèces menacées et protégées (Martin-pêcheur, Sterne pierregarin, Faucon crécerelle, Héron cendré, Grand cormoran, Chauve-souris…) ;
Considérant qu’il s’agit d’un corridor écologique essentiel, facilitant la migration et la dispersion des espèces, et que leur perturbation (i.e. impact sur les berges de Seine, démolition d’un entrepôt où nichent certaines espèces, pollutions multiples à savoir air, bruit, lumière…) pourrait entraîner des conséquences écologiques irréversibles ;
Considérant que malgré les risques manifestes pour la biodiversité, aucune étude d’impact tenant compte de la proximité avec la zone Natura 2000 n’a été réalisée ;
Considérant que cet entrepôt logistique ne sera fluvial qu’à la marge, puisque seuls 15% des flux passeront par le fleuve, selon les promoteurs du projet ;
Considérant qu’il y aura donc a minima de 85% de logistique routière, avec 1 200 rotations de véhicules par jour, dans une zone déjà congestionnée et polluée ;
Considérant que le département voisin de la Seine-Saint-Denis, qui cumule déjà les difficultés et inégalités sociales et environnementales, devrait subir de nombreuses externalités négatives du projet ;
Considérant que Green Dock est à rebours du travail mené dans les communes d’Épinay-sur-Seine et de l’Île-Saint-Denis qui prévoient dans le cadre de l’appel à projet “Nature 2050” de la Métropole du Grand Paris d’aménager dans ce secteur des zones de loisirs, de fraîcheur et de biodiversité ;
Considérant l’opposition d’élu·es, d’associations, de collectifs de riverain·es et de syndicats contre ce projet néfaste pour l’environnement ;
Considérant que le bâtiment Green Dock sera séparé en quatre espaces loués à des sous-traitants logistiques, dont DB Schenker, CEVA Logistics et STEF, des producteurs de flux à grande échelle plutôt que des spécialistes de la logistique du dernier kilomètre ;
Considérant l’incertitude sur la nature comme la durabilité des 500 emplois qui seront crées, sachant que les emplois dans le secteur de la logistique sont parmi les plus pénibles, d’autant plus que ce secteur a fortement recours à la sous-traitance et offre peu d’évolutions professionnelle ;
Ainsi sur proposition de Nour DURAND-RAUCHER, Antoinette GUHL, Corine FAUGERON, Fatoumata KONÉ et des élu.es du groupe Les Écologistes, le Conseil de Paris émet le vœu que la Ville de Paris :
- Exprime officiellement son opposition au projet Green Dock en l’état ;
- Interpelle le Maire de Gennevilliers pour lui demander de refuser le permis de construire à HAROPA PORT.