Déposé par Sylvain RAIFAUD, Nour DURAND-RAUCHER, Fatoumata KONÉ et les élu·es du groupe Les Écologistes.
Considérant que la pollution de l’air est responsable de 40 000 décès prématurés chaque année en France, dont 7 900 en Île de France, et qu’elle constitue un enjeu majeur de santé publique, causant notamment des maladies respiratoires, cardiovasculaires et des cancers ;
Considérant que les populations les plus précaires sont les premières victimes de cette pollution, notamment celles vivant à proximité des grands axes routiers ;
Considérant que le coût de la pollution de l’air est estimé à 3,5 milliards d’euros par an pour Paris, soit 1 600 euros par an et par habitant.e, pesant ainsi sur les finances publiques et réduisant les capacités d’investissement dans les services publics ;
Considérant que la France a été condamnée à plusieurs reprises par la justice pour inaction contre la pollution de l’air (2017, 2021, 2022 et 2023), soulignant l’insuffisance des mesures prises par l’État ;
Considérant que la mise en place des Zones à Faibles Émissions (ZFE) constitue une réponse efficace et reconnue à l’échelle européenne pour réduire les émissions polluantes, comme en attestent les exemples de Barcelone, Madrid ou Stockholm, et qu’en France, plusieurs métropoles ont instauré ces zones, dont Paris, Lyon, Clermont-Ferrand, Bordeaux et Nîmes ;
Considérant que la suppression des ZFE, comme le demandent certains responsables politiques de droite et d’extrême-droite, aurait pour conséquence d’augmenter la pollution et le nombre de décès prématurés, mettant en danger la santé publique, notamment pour les plus précaires ;
Considérant que les aides mises en place par l’État pour accompagner les ménages dans la transition sont en très nette régression :
- La division par deux de l’aide à l’électrification des véhicules (1 milliard d’euros à 500 millions d’euros) et la suppression de la prime à la conversion dans la dernière loi de finances ;
- L’ouverture d’un leasing social (100 euros/mois pour un véhicule électrique) pendant quelques semaines seulement en février, faute de budget suffisant pour répondre à la demande ;
- L’absence de garantie de l’État sur les prêts à taux zéro ;
Considérant que la transition écologique ne doit pas se faire au détriment des plus précaires et nécessite un accompagnement financier renforcé et simplifié ;
Considérant la nécessité d’un acte II des ZFE garantissant une transition socialement juste, protectrice des habitants et transparente dans sa mise en œuvre ;
Sur proposition de Sylvain RAIFAUD, Nour DURAND-RAUCHER, Fatoumata KONÉ et les élu·es du groupe Les Écologistes, le Conseil de Paris émet le vœu que la Ville de Paris :
- Interpelle l’État pour qu’il maintienne et renforce les Zones à Faibles Émissions, outil essentiel de lutte contre la pollution de l’air et de protection de la santé publique ;
- Interpelle l’État pour qu’il mette en place un accompagnement financier ciblé uniquement pour les ménages les plus modestes qui soit ambitieux et simplifié, notamment :
- Une augmentation significative des aides à l’électrification des véhicules ;
- Un leasing social accessible sur la durée et à plus grande échelle ;
- Une garantie de l’État sur les prêts à taux zéro pour l’acquisition de véhicules basses émissions ;
- Un guichet unique pour faciliter la demande d’aides ;
- Le développement massif de toutes les alternatives à la voiture individuelle : transports en commun, mobilités actives, autopartage, etc.
- Une augmentation significative des aides à l’électrification des véhicules ;
- Réaffirme que la lutte contre la pollution ne doit pas pénaliser les plus précaires et demande que l’ensemble des dispositifs mis en place garantissent une transition juste et équitable.