déposé par Alice TIMSIT, Émile MEUNIER, Fatoumata KONÉ et les élu·es du groupe Les Écologistes
Considérant les projections climatiques issues du diagnostic de robustesse et vulnérabilité du territoire parisien publié en septembre 2021 ainsi que les 6 vagues de chaleur, la sécheresse et les pluies torrentielles qui ont touché Paris cet été ;
Considérant la procédure de révision en cours visant à l’adoption du futur Plan Local d’Urbanisme bioclimatique et l’existence d’avant-projets relatifs au règlement et aux orientations d’aménagement et de programmation (OAP) concernant notamment la biodiversité et le lien métropolitain ;
Considérant les grandes ambitions contenues au sein de ces documents parmi lesquelles :
- atteindre 40 % du territoire en surfaces perméables et végétalisées d’ici à 2050, soit plus de 1 300 hectares nouveaux ;
- se rapprocher de 10 m2 d’espaces verts ouverts au public par habitant·e (taux actuel : 8,6 m2/hab en incluant les surfaces ouvertes au public dans les deux bois), nécessitant ainsi plus de 300 hectares nouveaux ;
- que les grandes parcelles devront atteindre plus de 60% de pleine terre ;
- le renforcement des prescriptions en faveur de la nature et la biodiversité dans un rayon de 100 mètres pour les Corridors urbains de biodiversité dont la fonctionnalité écologique est forte et pour les Réservoirs urbains de biodiversité, comme c’est le cas pour les abords du périphérique ;
- la création de nouveaux parcs et jardins.
Considérant que les débats pour le vote du futur PLUb sont amenés à évoluer au regard du lancement de la nouvelle et dernière phase de concertation ;
Considérant que le besoin d’espaces verts est tout particulièrement marqué dans les quartiers populaires étant donné la densité de la population et considérant la saturation visible des espaces verts à proximité ;
Considérant que le bilan du PLU démontre que les autorisations d’urbanisme ne concernent que 0,5 % des parcelles parisiennes chaque année et que, bien qu’il soit indispensable d’augmenter le taux de pleine terre à la parcelle, ce n’est pas dans la transformation des parcelles privées que les objectifs mentionnés ci-dessus pourront être atteints dans les décennies qui viennent mais bien par l’intervention de la Ville sur les friches et grands terrains restant libres ;
Considérant que la Maire de Paris a annoncé, dans sa conférence de presse du 22 mai 2022 intitulée “de la ceinture grise à la ceinture verte”, vouloir faire renaître la ceinture verte qui entourait la Ville au début du 20ème siècle mais qui a progressivement perdu en bénéfice et cohérence écologiques en raison de la création du périphérique et l’urbanisation progressive de ses abords ;
Considérant les besoins de préservation des espaces verts existants et de création de nouveaux espaces verts sur le secteur de la Porte de la Villette, aujourd’hui majoritairement
minéral et artificialisé ;
Considérant la présence du Périphérique sur le secteur de la Porte de la Villette et les risques sanitaires liés à cette infrastructure pour l’implantation des équipements accueillant des publics sensibles et des logements ;
Considérant qu’à ce sujet un avis du 22 juin 2006 de l’Autorité environnementale sur le projet de ScoT métropolitain et concernant plus particulièrement de l’urbanisme aux abords des autoroutes urbaines, recommande de restreindre la possibilité d’implanter des équipements et services accueillant du public sensible ou des logements dans les zones où ces seuils sont dépassés ;
Considérant la future transformation du périphérique en boulevard urbain et qui, une fois réalisée, offrira des possibilités d’aménagement positif et de liaison intelligentes avec les villes limitrophes qu’il convient de ne pas obérer dès à présent par la construction de nombreux immeubles ;
Considérant la nécessité de créer un aménagement apaisé qui tienne compte de la présence de canaux, véritable trame bleue et couloir de biodiversité pénétrant dans la capitale, et qui soit un trait d’union entre les villes de Paris, Aubervilliers et Pantin ;
Considérant la future transformation du périphérique en boulevard urbain et qui, une fois
réalisée, offrira des possibilités d’aménagement positif et de liaison intelligentes avec les villes limitrophes qu’il convient de ne pas obérer dès à présent par de trop nombreuses
constructions ;
Considérant la priorité de notre majorité municipale de loger les Parisiennes et les Parisiens à un prix abordable et dans un habitat digne et conforme à leurs besoins ;
Considérant l’objectif partagé par la majorité municipale de produire 1 000 logements sociaux en Bail Réel Solidaire d’ici la fin de la mandature et la volonté de favoriser une mixité sociale dans cette partie très populaire du 19ème arrondissement ;
Considérant le maintien de l’effort municipal sur la production de logements sociaux, l’inclusivité à travers la mixité sociale ;
Considérant que le projet de la Porte de la Villette tel qu’il a été présenté dans sa version actuelle consiste en une densification importante de la parcelle et comporte, dans son programme, une grande quantité de bureaux et de logements privés ;
Considérant ainsi que l’ont formulé les riverain·e·s lors de la restitution du bilan de la concertation du 12 juillet 2022, que le projet actuel ne porte pas toutes les ambitions dévoilées dans le cadre de la révision du futur PLUb ;
Considérant que le vœu portant sur l’aménagement du quartier Porte de la Villette a été voté à la majorité lors du dernier Conseil d’Arrondissement du 19ème.
Sur proposition d’Alice TIMSIT, Émile MEUNIER, Fatoumata KONÉ et des élu·es du groupe Les Écologistes, le Conseil de Paris émet le vœu que :
- Le projet de réaménagement de la Porte de la Villette réponde aux objectifs du PLU bioclimatique en termes d’espace vert et de biodiversité, de logements sociaux, d’espace public apaisé, de lien métropolitain ainsi que les demandes des riverain.e.s et des populations vulnérables vivant à proximité du site.