Objectif : Plan 300 hectares #P300

300 d’ha d’espaces verts supplémentaires à Paris d’ici 2040
000 / 300Ha

Vœu relatif au Lycée autogéré de Paris

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Déposé par Nathalie MAQUOI, Aminata NIAKATÉ, Nour DURAND-RAUCHER, Jérôme GLEIZES, Fatoumata KONÉ et les élu·es du groupe Les Écologistes

Le  lycée autogéré de Paris (LAP) est un lieu unique à Paris. Il s’agit d’une des rares institutions au fonctionnement alternatif du service public. Il est également un des rares établissements ouverts après 1982 par le ministre de l’Education nationale Alain Savary pour penser l’école différemment par l’expérimentation de collectifs militants et pédagogiques, composés de professeur·e·s et d’élèves, se retrouvant autour du projet de « changer l’école ». Depuis 1982, des milliers d’élèves ont fréquenté le LAP. Pour beaucoup, cela a marqué une transformation dans leur vie et le début d’un engagement social ou politique. 

Installé au 393, rue de Vaugirard, dans le XVe arrondissement de Paris depuis 1984, le LAP, avec ses 240 élèves et ses 25 professeur·es, fonctionne de manière autonome et sans chef·fe d’établissement autour de deux principes fondamentaux : libre-fréquentation et autogestion. Ainsi, tou·t·e·s les membres du lycée, dans un système cohérent, se partagent responsabilités, tâches du quotidien et prises de décisions, en plus des activités pédagogiques. 

Au LAP, l’éducation à la démocratie ne se fait pas au travers de cours, mais elle est ancrée dans la pratique quotidienne : élèves et professeur·e·s sont amené·e·s à exprimer leurs points de vue et à décider ensemble du fonctionnement collectif. Cette organisation se fait au travers d’instances spécifiques : les groupes de bases se réunissent pour discuter et décider par le vote (une personne, une voix) de la vie et des règles collectives, tandis que les tâches de gestion (administration, budget, entretien…) sont réparties entre les commissions composées d’élèves et de professeur·e·s. Les quatre principes inhérents à son projet de pédagogie autogestionnaire sont la mixité géographique et sociale des élèves, originaires de toute l’Ile-de-France, en âge d’être en seconde ou ayant été inscrits en 3e et volontaires pour participer au fonctionnement collectif. Ainsi, les décisions concernant l’organisation interne du lycée sont prises par l’assemblée souveraine du LAP sans validation par une hiérarchie extérieure. 

Autogestion et coopération sont donc au cœur du projet du LAP : ils ne peuvent exister que dans le cadre d’un espace de liberté pour les élèves. Ainsi, l’un des piliers du projet est la libre fréquentation des activités. Ce principe repose sur la présence volontaire et non contrainte par l’autorité. Il n’y a pas de sanctions institutionnelles des absences, et elles ne sont pas communiquées aux parents. En effet, l’autonomie des élèves s’appuie sur le fait de choisir librement les activités, sans sanction institutionnelle des absences.

Le LAP est un lieu unique à Paris car il accueille des élèves précédemment mis en échec, en rupture, en souffrance dans le système scolaire, et par ses principes, concourt à leur retour à l’école, à leur reprise de confiance et, plus fondamentalement, à leur épanouissement et à leur émancipation. 

Pourtant, ce projet qui fait ses preuves depuis quarante ans, est actuellement en danger. En juin 2022, le recteur de l’académie de Paris a refusé de renouveler la convention qui depuis 2010 encadrait le statut dérogatoire du LAP. En juin 2023, après un conflit au sein de l’équipe éducative et en réponse à une question écrite de la députée Eva Sas, le ministre Pap Ndiaye remettait en cause plusieurs aspects du fonctionnement du LAP : la nature même de l’expérimentation, les temps d’apprentissage disciplinaire en deçà des volumes horaires réglementaires, la possibilité affichée de ne pas s’inscrire au baccalauréat, l’absence d’obligation de présence pour les élèves, le statut particulier de cet établissement. De plus, la cooptation a été suspendue pour l’année 2023-2024 et, pour la première fois depuis quarante ans, tou·te·s les membres de l’équipe n’ont pas le même statut, alors que jusque là, le recrutement sur les trois académies d’Ile-de-France par cooptation permettait d’intégrer des professeur·e·s qui portent le projet et y adhérent pleinement.

A plusieurs reprises, il a été envisagé de faire évoluer l’expérience en lui assignant un·e chef·fe d’établissement, ce qui dénaturerait le projet du LAP. Cette remise en cause s’inscrit dans une volonté d’en finir avec le peu d’expérimentations qu’a développé l’éducation nationale comme le démontre le non renouvellement du projet d’expérimentation de l’école Vitruve dans le XXe depuis des mois. Supprimer la libre fréquentation et l’autogestion par la mise en place d’une autorité institutionnelle reviendrait à vider l’expérience de son contenu.

Ainsi sur proposition de Nathalie MAQUOI, Aminata NIAKATÉ, Nour DURAND-RAUCHER, Fatoumata KONÉ, Jérôme GLEIZES et des élu.es du Groupe Les Écologistes, le Conseil de Paris émet le voeu que la Ville de Paris :

  • Affirme son soutien au projet du lycée Autogéré de Paris ;
  • Demande au Rectorat de Paris de verser le budget promis au LAP ;
  • Demande au Rectorat de Paris de maintenir l’esprit du projet du LAP en ne désignant pas de chef.fe d’établissement, cette décision allant à l’encontre du principe d’autogestion ;
  • Demande au ministre de l’Education Nationale de renouveler sa confiance au LAP ;
  • Demande au Rectorat de Paris de renouveler la convention de l’école Vitruve dans le 20e.

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