Déposé par Nour DURAND-RAUCHER, Jérôme GLEIZES, Alice TIMSIT, Fatoumata KONÉ et les élu·es du groupe Les Écologistes
Considérant le marché qui lie la Ville de Paris et l’entreprise Onclusive, pour une prestation de veille médiatique ;
Considérant le rachat d’Onclusive par le fonds d’investissement américain, Symphony Technology Group, dont le comité exécutif se réunit à Londres, sans que les intérêts des salarié·es français·es ne puissent y être représentés ;
Considérant la présentation au comité social et économique d’Onclusive d’un “plan de sauvegarde de l’emploi”, prévoyant de licencier plus de la moitié de son personnel, du fait de mutations technologiques ;
Considérant que ces mutations technologiques sont des dispositifs d’intelligence artificielle qui ne s’imposent pas à l’entreprise, mais que celle-ci s’attache à développer ;
Considérant l’absence de dialogue social de la part de la direction qui a annoncé ce plan massif de licenciement par un mail du 5 septembre 2023 depuis Londres ;
Considérant la violence de cette annonce, tant sur le fond que la forme puisque la direction a préféré évoquer l’avenir de l’entreprise – nécessairement plus “compétitif” et “agile”, et évoquer les “briques humaines” que seraient les salarié·es, touché·es par une forme “d’obsolescence humaine” ;
Considérant que dans une vidéo diffusée aux employé·es quelques jours après cette annonce, le directeur général d’Onclusive a comparé les capacités d’adaptation de son chien à celles des salarié·es pour justifier la réorganisation de l’entreprise et les licenciements ;
Considérant que l’entreprise avait déjà opéré des transferts de dossiers des services de finances et de production de revues de presse, à des équipes délocalisées à Madagascar et au Maroc, toujours dans la perspective d’améliorer son taux de rentabilité ;
Considérant que le Gouvernement, en la personne du Ministre délégué chargé du Numérique, qualifie ces licenciements de “bouleversements”, et ne compte pas apporter de réponse sociale majeure alors que le déploiement de l’intelligence artificielle relèverait d’une forme de “destruction-créatrice” qui se traduirait par une perte d’emploi, même temporaire, pour certain·es salarié·es ;
Considérant qu’une étude publié le 21 août 2023 et menée par des chercheurs de l’Organisation Internationale du Travail, indique que les impacts socio-économiques du développement de l’intelligence artificielle dépendront en partie de la manière dont les pouvoirs publics se saisiront de ce phénomène et protègeront les salarié·es ;
Sur proposition de Nour DURAND-RAUCHER, Jérôme GLEIZES, Alice TIMSIT Fatoumata KONÉ et les élu·es du groupe Les Écologistes, le Conseil de Paris émet le vœu que la Ville de Paris :
- Soutienne les revendications des salarié·es concerné·es par ce plan de licenciement ;
- Ne renouvelle pas son marché de prestations avec cette entreprise ;
- Prenne désormais en compte ce phénomène de recours à des dispositifs d’intelligence artificielle au détriment des ressources humaines pour l’attribution et la conclusion de marchés ultérieurs.