déposé par Aminata NIAKATÉ, Sylvain RAIFAUD, Fatoumata KONÉ et les élu·es du groupe Les Écologistes

Considérant la défense des droits humains et la lutte contre toutes les formes de discrimination et de violence comme un axe majeur de la diplomatie de la Ville de Paris ;

Considérant que Paris inaugure sur les grilles de l’Hôtel de Ville une exposition photographique relatant les combats des Parisiennes pour l’émancipation et affiche la volonté de soutenir toutes les femmes engagées dans des luttes émancipatrices ;

Considérant que, dans la période actuelle, des droits qui semblaient acquis, comme le droit à l’avortement, sont mis à mal dans le monde entier et notamment dans des pays occidentaux, par des gouvernements conservateurs et mysogines, fragilisant ainsi la cause internationale des femmes ; 

Considérant que, pour les écologistes, la liberté d’autodétermination des femmes est une priorité absolue et que chacune devrait avoir le droit de porter le voile ou de ne pas le porter ;

Considérant que le port du voile islamique est imposé par la force en Iran depuis 1981 et illustre un ensemble de politiques conservatrices reléguant toutes les femmes iraniennes au rang de citoyennes de seconde zone, et ce d’autant plus dans les zones rurales et non persanophones comme le Kurdistan d’où était originaire Mahsa Amini ;

Considérant que la société iranienne est d’une part baillonée par un appareil juridique liberticide contenu par le recours systématique à la violence d’Etat et d’autre part grevée par l’embargo, la pauvreté et l’inflation, rendant toute mobilisation particulièrement dangereuse et difficile ; 

Considérant que de nombreux mouvements sociaux, comme le mouvement étudiant de 1998 ou le mouvement vert de 2009 ont tenté de remettre en question l’absence de liberté et la discrimination des femmes, et qu’ils ont toujours été réprimés dans le sang ;

Considérant la difficulté à obtenir des informations fiables sur ce qui se passe en Iran et notamment sur l’ampleur et la violence de la répression ;

Considérant le courage des femmes qui se mobilisent depuis plusieurs mois en Iran et retirent leur voile en tenant tête aux forces militaires et paramilitaires ;

Considérant le soutien massif du mouvement né de la mort de Mahsa Amini, probablement assassinée par les forces de police iraniennes, qui paralyse actuellement l’Iran en mettant le gouvernement à mal ;

Aussi, sur proposition d’Aminata NIAKATÉ, Sylvain RAIFAUD, Fatoumata KONÉ et des élu·es du groupe Les Écologistes, le Conseil de Paris émet le voeu que la Ville de Paris :

• accueille et prenne en charge les femmes iraniennes venant se réfugier à Paris ;
• octroie la citoyenneté d’honneur à titre posthume à Mahsa Amini ;
• organise un événement en soutien aux femmes iraniennes, le 25 novembre prochain à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.