Déposé par Raphaëlle RÉMY-LELEU, Jérôme GLEIZES, Alice TIMSIT, Fatoumata KONÉ et les élu·es du groupe Les Écologistes.
Considérant le sous-investissement financier massif dans l’enseignement supérieur et la recherche en France ces dernières années, affectant grandement la mission de service public des universités ;
Considérant que le budget des universités a subi une baisse de plus d’un milliard d’euros rien qu’en 2025, et considérant que les universités se sont vues imposer des charges supplémentaires quasiment sans compensation de l’Etat ;
Considérant les différentes alertes et mobilisations des universités, des organisations syndicales, des personnels et des étudiant·es au sujet de ces coupes budgétaires, notamment le mouvement “Universités en danger” lancé par France Universités dans le cadre du projet de loi de finances 2025 et soutenu par les universités publiques parisiennes ;
Considérant que ces coupes mettent grandement en danger l’enseignement supérieur et la recherche, qu’elles vont notamment se traduire par des fermetures de départements, un arrêt du financement de nombreux travaux de recherche, et la suppression de postes comme de places pour les étudiant·es ;
Considérant par exemple la coupe de 13 millions d’euros visant le budget exécutoire 2025 de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ;
Considérant que cette réduction drastique du budget de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, représente plus de 50% de budget en moins et affecte l’ensemble des services, départements, laboratoires, écoles doctorales, bibliothèques et structures d’édition de l’université ;
Considérant les mobilisations universitaires du début d’année 2025 relatives aux coupes budgétaires et à la protection des libertés académiques, comme le mouvement international Stand up for Science ;
Considérant également la fermeture annoncée de l’école de psychomotricité de la Sorbonne Université, faute d’un financement par l’Etat, dénoncée dans un précédent vœu du groupe Ecologiste de Paris voté en Conseil de Paris en février 2025 ;
Considérant les coupes budgétaires brutales et la censure de certains sujets de recherche annoncées par Donald Trump aux Etats-Unis, et considérant que ces mesures visent notamment des recherches sur la santé, le climat, les inégalités et les discriminations ;
Considérant qu’un chercheur du CNRS a récemment été interdit d’entrée aux Etats-Unis puis expulsé car il aurait critiqué la politique de Donald Trump en matière de recherche dans le cadre d’échanges personnels ;
Considérant le mouvement Stand Up For Science et le soutien de la communauté universitaire aux scientifiques américain·es qui perdent de nombreux financements et dont la liberté académique est gravement entravée ;
Considérant que plusieurs universités françaises comme l’Université Paris Sciences & Lettres ont déclaré vouloir accueillir prochainement des chercheur·ses américain·es dont les fonds ont été coupés par l’administration Trump ;
Considérant l’annonce faite par le gouvernement de son souhait que la France puisse accueillir des chercheur·ses en provenance des Etats-Unis qui souhaiteraient mener leurs recherches dans un cadre respectueux de leurs libertés académiques ;
Considérant la contradiction entre l’annonce du gouvernement et la situation de l’enseignement supérieur et de la recherche en France qui subissent des coupes budgétaires d’ampleur et qui sont également menacées ;
Considérant le soutien constant de la Ville de Paris en faveur des universités, de leurs personnels et usager·es, et des libertés académiques ;
Sur proposition de Raphaëlle RÉMY-LELEU, Jérôme GLEIZES, Alice TIMSIT, Fatoumata KONÉ et les élu·es du groupe Les Écologistes, le Conseil de Paris émet le vœu que la Ville de Paris :
- Réaffirme son soutien aux universités publiques, à leurs personnels, enseignant·es, chercheur·ses et étudiant·es face aux coupes budgétaires qui mettent à mal leurs conditions d’études et de travail ;
- Interpelle le gouvernement sur les baisses budgétaires des établissements d’enseignement supérieur et de recherche publics parisiens ;
- Affirme son soutien aux scientifiques et chercheur·ses qui, notamment aux Etats-Unis, perdent leur financement et font l’objet de censures ;
- Déclare son soutien au mouvement Stand Up For Science ;
- Facilite, en tant que capitale des droits humains, l’accueil de chercheur·ses dont les travaux sont menacés dans d’autres pays comme les Etats-Unis au sein des établissements d’enseignement supérieur publics parisiens.