Les Écologistes de Paris ont appris par voie de presse que le Préfet de Police envisageait favorablement la prolongation du recours à la vidéosurveillance algorithmique après son expérimentation pendant les Jeux olympiques et paralympiques (JOP). Comme de nombreux dispositifs ayant restreint les droits fondamentaux et les libertés publiques, “l’exceptionnelle” mise en œuvre de la vidéosurveillance algorithmique aurait donc vocation à devenir permanente
Les Écologistes portent une vision de la sécurité publique s’inscrivant pleinement dans l’Etat de droit, résistant aux logiques de surveillance de masse et de seule répression. Ce projet, orienté vers la prévention, la réinsertion et le respect des droits fondamentaux s’incarne en plusieurs propositions : le rétablissement d’une véritable police de proximité, le renforcement des moyens humains de la police judiciaire, des services pénitentiaires d’insertion et de probation (SPIP) et du service public de la justice dans son ensemble, ainsi que la dissolution de la BRAV-M et la réforme de l’IGPN. A cet égard, s’il y avait un héritage à conserver des JO Paris 2024 en matière de sécurité, ce serait celui d’une présence policière de proximité plus conviviale et apaisée.
La pérennisation du système de vidéosurveillance algorithmique présente un risque majeur pour le droit à la vie privée. De surcroît, il viendrait renforcer l’arsenal déjà lourd de surveillance massive construit ces dernières années. Il va de soi qu’un tel dispositif fait peser une menace grave, immédiate et future, pour la démocratie. En effet, il faciliterait la répression des manifestations politiques et dissuaderait l’exercice du droit à la liberté de réunion et d’association. En outre, la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) a déjà pointé les biais racistes des processus d’apprentissage de tels algorithmes.
Les Écologistes s’associent aux conclusions des principales organisations de défense des droits fondamentaux, tels que la Ligue des Droits de l’Homme ou la Quadrature du Net, qui dénoncent régulièrement la multiplication des expérimentations de vidéosurveillance algorithmique. Avant même que ne soit formalisé et présenté aux instances démocratiques concernées le bilan sécuritaire des JOP, le Préfet de Police de Paris sort de son rôle avec une telle déclaration. Les Écologistes continueront, sans relâche, leur combat contre la vidéosurveillance algorithmique et la reconnaissance faciale : au Parlement, devant le Conseil constitutionnel, mais également au Conseil de Paris et au Conseil régional de l’Île-de-France afin qu’aucun denier de ces collectivités ne viennent soutenir de tels systèmes.
Au nom du mouvement des Écologistes de Paris et de leurs élu·es :
Charlotte Nenner, co-secrétaire des Écologistes de Paris et Conseillère régionale d’IDF, Antoine Alibert, co-secrétaires des Écologistes de Paris et Adjoint au Maire du 20e arrondissement de Paris, Maxime Crosnier, Porte-Parole des Écologistes de Paris, et Eric Berlemont Collombel, pour le bureau exécutif départemental des Écologistes de Paris ; Fatoumata Koné, Présidente du groupe des élu·es écologistes au Conseil de Paris, Raphaëlle Rémy-Leleu, Conseillère de Paris, Présidente de la commission sécurité, transports et espace public ; David Belliard, Adjoint à la Maire de Paris ; Léa Vasa, Conseillère de Paris, Nour Durand-Raucher, Conseiller de Paris, Alice Timsit, Conseillère de Paris, Frédéric Hocquard, Adjoint à la Maire de Paris et Emmanuelle Rivier, Conseillère de Paris, Sylvain Raifaud, Conseiller de Paris et Conseiller métropolitain à la Métropole du Grand Paris, Frédéric Badina-Serpette, Conseiller de Paris, Dan Lert, Adjoint à la Maire de Paris et Jérôme Gleizes, Conseiller de Paris ; Antoinette Guhl, Sénatrice de Paris et Anne Souyris, Sénatrice de Paris ; Léa Balage El Mariky, Députée de Paris et Sandrine Rousseau, Députée de Paris ; Jean-Luc Dusmenil, Conseil régional d’IDF et Jean-Baptiste Pegeon, Conseiller régional d’IDF ; la Commission nationale Prévention, Sécurité & Tranquillité publique des Écologistes.