La Seine est un commun précieux et fragile, à la fois réservoir de biodiversité et alliée de la transition écologique. A l’échelle de son histoire, la réappropriation de ce fleuve par les femmes et les hommes peuplant ses abords est assez récente. Or, depuis plus d’un siècle, cette réappropriation a provoqué des usages de moins en moins respectueux du fleuve.

Au Groupe Écologiste, nous sommes engagé·es pour la préservation et la restauration de la Seine comme corridor écologique. Afin de protéger l’intégrité du fleuve et sa biodiversité, nous souhaitons que soit donnée une personnalité juridique à la Seine. Sa reconnaissance comme sujet de droit à l’instar d’autres fleuves sur notre planète permettrait, via une instance citoyenne ou une autorité administrative indépendante, de saisir la justice en cas d’atteinte à la Seine. L’heure est venue de changer notre rapport à la nature en lui reconnaissant des droits, à rebours d’une vision anthropocentrée. 

La Seine est vitale pour Paris et pour les habitant·e.s des territoires qu’elle traverse. Tous les usages qui peuvent en être fait, notamment touristiques ou industriels, doivent être respectueux de ses berges, sa faune et sa flore. Mais Paris doit aller encore plus loin : il faut débitumer les berges partout où cela est possible et développer massivement la végétation de ses rives. C’est en renaturant les berges de Seine que nous pourrons renforcer ce corridor écologique essentiel à la préservation de la biodiversité et au rafraîchissement de la ville. 

Véritable trame verte et bleue, la Seine est un atout majeur pour adapter Paris aux défis du dérèglement climatique alors que les scientifiques prédisent une multiplication et une intensité de plus en plus fortes des vagues de chaleur mais aussi des inondations.

Tribune parue dans le magazine À Paris