Objectif : Plan 300 hectares #P300

300 d’ha d’espaces verts supplémentaires à Paris d’ici 2040
000 / 300Ha

Tout ce que la loi anti-squat veut (et va) détruire 

Sans titre (4)

Aujourd’hui, une loi se prépare. Elle se propose de durcir les sanctions contre les occupations illégales de bâtiments. Il est impératif de retirer cette proposition de loi qui va sanctuariser la possibilité pour d’immenses compagnies privées de laisser en friche des centaines de milliers de mètres carrés pendants des années.

1er novembre 1999, rue de Rivoli, trois artistes s’installent dans un bâtiment vide depuis des années et ouvrent le squat Rivoli, un lieu qui, après de multiples menaces d’expulsion, sera racheté par la Ville de Paris et connaîtra un rayonnement international qui dure encore.

11 octobre 2001, Luis Pasina, artiste uruguayen, ouvre le squat du Théâtre de Verre dans une ancienne verrerie désaffectée, l’aventure durera dix-neuf ans.

28 avril 2002, Julien de Casabianca ouvre le Laboratoire de la Création, petit squat d’artistes, rue Saint-Honoré, premier squat légalisé à Paris, où naitront les carrières d’Anne Pacéo, Sophie Alour et Yaron Herman (7 victoires de la musique à eux trois).

9 mai 2003, dans le 14ème, c’est l’émergence de la Gare Expérimentale dans laquelle, quelques temps plus tard, des hackers tenteront d’aider la révolution syrienne naissante.

6 février 2004, rue de la Roquette, dans un ancien centre d’impôts déserté, démarre l’histoire du squat La Petite Rockette, qui, après une lutte acharnée, sera légalisé et se transformera en une des ressourceries les plus actives de Paris, rue du Chemin Vert, toujours ouverte aujourd’hui.

18 mai 2006, rue du général Lassalle dans un quartier populaire, naît illégalement l’histoire de La Générale, lieu qui perdurera des années et se scindera en La Générale Nord-Ouest et l’Atelier de Sèvres. La Générale est aujourd’hui installée de manière légale dans les anciens locaux du  conservatoire du 14ème et continue son aventure créative.

3 juin 2019, c’est l’ouverture du Jardin Denfert dans le 14ème, où va démarrer le mouvement féministes des colleuses, devenu viral.

Enfin en novembre 2019, c’est l’ancienne salle de concert de la Flèche d’or qui est investie par des habitants du 20ème. Après une longue occupation, le lieu est finalement racheté par la Mairie sur Paris, ce qui permettra d’installer de manière pérenne un regroupement inédits de collectifs parisiens.

Nous pourrions continuer ainsi longtemps l’énumération de ces squats qui, tous, ont permis de faire revivre des lieux inoccupés de notre ville, de redonner un usage collectif et créatifs à des bâtiments abandonnés par des propriétaires souvent peu regardant, de redonner à des hommes et des femmes la possibilité de se rencontrer, de tisser du lien, d’échanger autour d’œuvres d’art, de se réchauffer  au cœur de l’hiver, mais plus encore de vivre ensemble dans une ville où une spéculation foncière qui s’attaque à la mixité sociale va bon train et où des centaines de milliers de mètres carrés appartenant à des compagnies d’assurance ou des banques restent vides depuis de nombreuses années et où des immeubles sublimes sont abandonnés parfois pendant 45 ans ( appartement de la marquise de Sévigné Place des Vosges occupé par Jeudi Noir en 2009/2010).

Or, aujourd’hui, une loi se prépare. Elle se propose de durcir les sanctions contre les occupations illégales de bâtiments. Si cette loi avait été en vigueur auparavant, elle aurait anéanti toutes ces initiatives de vie, de convivialité, de solidarité, de fraternité qu’ont généré les squats d’artistes depuis trente ans. Elle  aurait empêché l’éclosion de toutes ses aventures singulières qui contribuent à la richesse et la diversité culturelle de notre ville.

En est-on donc arrivé à se mettre dans les pas du populisme de bas étage de Cyril Hanouna-et-compagnie, qui tous les jours font leur beurre en nous présentant le cas de petits propriétaires spoliés qui ne représentent qu’une partie fort minoritaire de l’ensemble des  cas de squats ?

Ainsi au nom de ces quelques cas qui sont effectivement lésés, on détruirait toutes les initiatives de survie et d’humanité qui ont poussé telles de petites herbes entre les pavés de Paris et lui ont légué un peu de poésie et d’utopie ?

Quelle tristesse ! Et surtout, quel amalgame !
 
C’est pourquoi il est impératif de retirer cette proposition de loi qui va sanctuariser la possibilité pour ces immenses compagnies, trusts, sociétés privées, holdings ou établissements publics de laisser en friche des centaines de milliers de mètres carrés pendants des années. Il ne faut plus que ce soit la pauvreté qui soit criminalisée – comme c’est le cas dans cette loi – mais seulement l’arnaque ou les petites combines.

Sans cela, c’est un pan essentiel de la création contemporaine et toute la convivialité qu’elle suscite, qui serait condamnés à disparaitre. 

Gaspard Delanoë, co-fondateur du 59 Rue de Rivoli
Frederic Hocquard, maire adjoint de Paris

Premiers signataires : 
Julien Bayou, député de Paris 
David Belliard, maire adjoint Paris 
Nour DurandRaucher, conseiller de Paris 
Corinne Faugeron, conseillère de Paris 
Alex Gain, Meilleur Ouvreur de France
Jérôme Gleizes, conseiller de Paris 
Fatoumata Koné, présidente du groupe Les Écologistes
Nathalie Maquoi, conseillère de Paris
Andreea Macea, curatrice militante
Lucie Marinier, professeure du CNAM 
Kevin Moreno, association RAS intercalaire.
Sylvain Raifaud, conseiller de Paris
Raphaëlle RémiLeleu, conseillère de Paris
Sandrine Rousseau, députée de Paris 
Chloé Sagaspe, conseillère de Paris 
Eva Sas, députée de Paris 
Aurélien Taché, député du Val d’Oise

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